14 juin : Pas de retour à la norme mâle! (GE)

ON NE LÂCHE RIEN !
Grève des femmes
Dimanche 14 juin 2020 de 11h à 17h

Evénement Facebook
https://www.facebook.com/events/2990687951046331/

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Cette année, Covid nous oblige à réinventer la grève féministe afin de respecter les mesures de protection de la santé… mais on sera là! Parce que, comme promis, on n’a rien lâché et on ne lâche toujours rien!

Une année s’est écoulée et rien n’a changé. Bien au contraire, la crise du Covid et le confinement ont mis en exergue à quel point les femmes, personnes trans et non-binaires travaillent dans des conditions précaires et pour des salaires de misère, et que la violence sexiste est plus que jamais d’actualité.

Mobilisons-nous une fois encore pour refuser l’oppression patriarcale! La sortie de la crise sera féministe ou ne sera pas! Ci-dessous, nos revendications pour une sortie de crise féministe, qui seront la base de la journée du 14 juin 2020.

Toute.x.s ensemble, faisons plier le patriarcat et contribuons à changer le système, à révolutionner cette société! Ce 14 juin, nous serons bel(le.x.s) et bien présente.x.s et visible.x.s! Mobilisez vos réseaux! Ça fait trop longtemps qu’on attend: ÇA SUFFIT!

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Plus d’infos suivront ces prochains jours quant au programme de la journée, suivez-nous ici et inscrivez-vous à notre newsletter: https://grevefeministe-ge.ch/

Pour prendre contact ou rejoindre le Collectif genevois pour la grève féministe: —> vous pouvez aussi rejoindre l’un nos groupes de travail: AVS et assurances sociales, Violences sexistes, Travail de Care, LGBTIQ*, Juridique

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Nos revendications pour une sortie de crise féministe :

1. Parce que nous voulons mettre au centre le bien-être de la population, nous demandons à la Confédération, qui à l’heure actuelle a injecté CHF 60 milliards dans l’économie privée, d’investir un montant équivalent dans les services publics, en particulier dans les soins et l’accueil des enfants et des personnes âgées (structures pré- et parascolaires, EMS et soins à domicile).

2. Parce que l’économie est l’affaire de tout le monde, nous voulons sa démocratisation pour décider nous-mêmes sur les biens et les services que nous produisons. La spéculation financière doit être abolie et réinvestie dans la (re)production et le bien commun. Toute la chaîne sanitaire – de la production de matériel et médicaments à la gestion des services de soins – doit être un service public et cesser d’être soumise à la logique du profit.

3. Parce que nous en avons assez des inégalités salariales et des discriminations dans le monde du travail, nous voulons valoriser celles, mais aussi ceux, dont le travail est indispensable à la vie: leurs salaires doivent être augmentés et leurs conditions de travail améliorées. L’application de la Loi sur le travail dans les hôpitaux doit être rétablie
immédiatement !

4. Parce que nous voulons vivre dignement, nous voulons le retrait d’AVS 21 et un large débat pour réduire l’âge de la retraite de toutes et tous. La pandémie a montré la fragilité de la population âgée. Une vie digne doit être garantie à tout être humain en toute circonstance.

5. Parce que nous voulons que le travail domestique, éducatif et de soins soit reconnu et partagé, de même que la charge mentale, nous exigeons un service public de l’accueil de l’enfance fort, un financement substantiel et un véritable congé maternité, paternité et parental.
Nous voulons aussi un fonds national qui garantisse une allocation de chômage aux employées de l’économie domestique, quel que soit leur statut.

6. Parce que nous nous épuisons à travailler, nous voulons réduire le temps de travail salarié sans réduction de salaire et partager le travail non rémunéré. Le coronavirus nous a imposé de ralentir: moins de déplacements, moins de consumérisme. Nous voulons ralentir le rythme de la vie quotidienne, réduire le temps de travail professionnel, investir dans une économie respectueuse de nos vies et des écosystèmes.

7. Parce que l’avenir sera écologique et solidaire ou ne sera pas, nous voulons favoriser la production et distribution locale, solidaire et écologique, pour que nous puissions produire les biens essentiels à la vie selon une logique de souveraineté alimentaire, tout en ayant recours à l’échange international dans un rapport égalitaire complémentaire.

8. Parce que nous refusons la violence sexiste, homophobe et transphobe, nous voulons immédiatement un plan fédéral de lutte contre les violences sexistes, sexuelles et domestiques en accord avec la Convention d’Istanbul, accompagné d’un outil fédéral d’évaluation et de suivi du nombre des violences sexistes et des féminicides, terme qui doit être reconnu dans le Code Pénal. Le coronavirus a imposé de nouveau le silence sur la violence machiste. Pourtant, elle continue et s’aggrave même à cause du confinement. Il faut débloquer des fonds à tous les niveaux pour ouvrir des centres pour les mineur-es et les femmes* dans toutes les communes pour y trouver protection, recevoir des conseils et pouvoir échanger.

9. Parce que nous revendiquons la liberté en matière d’orientation sexuelle et d’identité de genre, nous voulons une éducation sexuelle sans préjugés dès le plus jeune âge et un renforcement des mesures de protection contre les violences à l’encontre des personnes LGBTQI+. Le confinement a montré la nécessité de telles mesures, notamment davantage de lieux d’accueil d’urgence pour les personnes exposées à des violences intrafamiliales en raison de leur choix en matière de sexualité et d’identité de genre.

10. Parce que notre corps nous appartient, nous exigeons d’être respectées et libres de nos choix. Respecter nos corps, c’est refuser tout diktat économique qui veut imposer aux personnes à risque de retourner au travail. Les dispositions concernant les personnes à risque sont insuffisantes, en particulier pour les femmes enceintes. Toutes ces personnes vulnérables doivent pouvoir rester chez elles et avoir une allocation perte de gain jusqu’à la fin de la pandémie si elles ne peuvent pas télétravailler.

11. Parce que le travail éducatif et de soins doit être une préoccupation collective, nous voulons un financement important et prioritaire pour assurer une éducation de qualité et qui promeut l’égalité. Fermer les écoles et les crèches, nous a fait prendre conscience de la centralité du travail éducatif et de soins aux enfants.

12. Parce que lorsque nous venons d’ailleurs, nous vivons de multiples discriminations, nous exigeons les mêmes droits en matière d’accès à la santé, d’allocations perte de salaire et demandons la régularisation de toutes les personnes sans-papiers ! La pandémie a montré la fragilité des migrantes: les employées de maison, les personnes sans papiers payent
le prix fort de la crise sanitaire.

13. Parce que le droit d’asile est un droit fondamental, nous demandons le droit de rester. La Suisse doit accorder à toutes les personnes avec une procédure d’asile en cours, le droit de rester ici et régulariser toutes les personnes sans statut légal. Nous demandons aussi que notre pays accueille 50’000 réfugié-es, confiné-es en particulier dans les camps en Grèce.

14. Parce que les institutions ont été conçues sur un modèle patriarcal et de classe dans lequel nous n’apparaissons qu’en incise, nous voulons une représentation paritaire des femmes* dans toutes les institutions politiques et les organes décisionnels de l’Administration fédérale, cantonale et communale afin que nos besoins et revendications soient représentés.
Nous voulons que toute la population puisse décider ensemble de notre vie en commun !

15. Parce que les pratiques artistiques et culturelles, a fortiori lorsqu’elles sont le fruit du travail des femmes, sont trop souvent invisibilisées, le titre et les honneurs des «grands artistes» étant réservés aux hommes. Elles font face à toutes sortes de discriminations genrées qui les empêchent d’accéder aux postes à responsabilité les mieux rémunérés. Dans les médias et les films, le corps des femmes* est généralement exposé usant de codes sexistes. L’usage commun de ces stéréotypes participe à la culture du viol et renforce la banalisation des violences de genre.

16. Nous voulons un lieu qui serve pour ouvrir un Centre Féministe à Genève. Nous avons besoin d’un lieu fixe pour nous réunir, pour nous retrouver, pour être visibles, pour articuler nos luttes pour nos droits et contre le sexisme, pour être ensemble, pour y déposer notre matériel, pour qu’on sache où nous trouver, pour être présentes et représentées dans l’espace public, pour réfléchir ensemble, etc… Nous avons besoin d’un espace à Genève pour continuer notre combat contre le système patriarcal et pour promouvoir le monde solidaire et égalitaire que nous voulons !