Paulette fait son coming-out! Elle lance la collection Grattaculs, dédiée aux écrits LGBTQIA+. Et publie Cuisson au feu de bois, ouvrage collectif qui réunit vingt-trois textes brefs, doux et intrépides, autour des enjeux de l’identité de genre et de l’orientation sexuelle. |
Paulette conçoit l’édition comme une démarche militante. Avec la collection Grattaculs, elle veut jouer le rôle de porte-voix et ouvrir un espace d’expression et de partage pour les communautés.Après un appel aux écritures lancé en janvier 2021, Paulette a sélectionné les vingt-trois textes qui constituent Cuisson au feu de bois, le premier ouvrage de sa nouvelle collection Grattaculs, consacrée aux écrits LGBTQIA+. On y retrouve des plumes confirmées ( Julien Burri, Greta Gratos, Emile Fleuve ), des artistes pluridisciplinaires ( Ezra Benisty, Cassandre Poirier-Simon, Garance Finger ) et surtout de nombreuses voix que l’on découvre ici pour la première fois. Avec ses grattaculs, Paulette fait place à la diversité des genres et des démarches. La palette littéraire de Cuisson au feu de bois se décline comme les couleurs de l’arc-en-ciel : de la poésie au récit, du manifeste à la fiction. Un sauna, une carte de bibliothèque, des tartines, des fruits de mer, quelques frémissements d’euphorie… à coup sûr, il y en aura pour tous les goûts ! Cuisson au feu de bois paraîtra le 15 septembre 2021. Vous pouvez d’ores et déjà le précommander ici: https://www.paulette-editrice.ch/grattaculs/ Quelques extraits de Cuisson au feu de bois, pour titiller vos narines ! |
Love motel abandonné de Lulla Clowski « Je ne veux pas de uber eat prémâché, je veux qu’on me tape doucement dans le dos en me disant “ça va aller”, je veux te regarder et me dire que je prends des risques, que ta beauté me fasse mal au bide, ton énergie. Je veux la folie, les joies perdues, je refuse le banal, le mou, le superficiel du pourquoi pas du awkward time je veux de la psychomagie du rituel, que tu me serves d’exosquelette. » Les couleurs de mon identité d’Elly « La vendeuse me guide jusqu’à un miroir, mais j’ai si peur que je n’ose pas croiser mon regard, à présent sublimé. Il le faut. Je lève lentement la tête, terrifié-e. Je me vois enfin, les yeux dans les yeux. Du doré orne mes paupières, ma peau semble parfaite, mes joues arborent un léger rose, mes lèvres sont d’un rouge subtil. Je n’ai jamais été aussi maquillé-e. Malgré mes larges vêtements et mes cheveux courts, en bataille, mon visage est féminin. Non. Il est maquillé. Je ne suis pas une femme, mon visage n’est pas celui d’une femme, il n’est pas féminin. Il n’est pas masculin pour autant, puisque je ne suis pas un homme non plus. Mon visage est rayonnant, souriant, coloré. » Retour au pays d’Emile Fleuve « Ce soir, on lancera le grand feu pour Teo. C’est mon cinquième enterrement en trop peu de temps. Les monstres de mon espèce tombent comme des mouches autour de moi. Overdose, suicide et autres joyeusetés font simplement partie de mon quotidien. Cette violence-là, je ne la nomme plus, j’ai trop l’habitude de faire avec. Mais être de retour en Suisse, loin de mes proches, en compagnie de ces ami.e.s qui semblent appartenir à une autre vie, une vie où je m’appelais pas Swan, où j’étais pas un habitué des cérémonies funéraires bricolées, tout ça me ramène à la réalité. » Les garçons de Céline Perrin « En rentrant, les cousins s’installaient toujours à la table du séjour, recouverte pour l’occasion d’une toile cirée un peu poisseuse. Ils mangeaient de grandes tranches de pain blanc coupées en deux, empilées l’une sur l’autre et fourrées de beurre et de confiture de pruneaux, de fraises ou d’abricots, que Grand-Mère préparait chaque année et dont elle détenait des armées de bocaux dans le garde-manger. En passant, la tante Julie leur lançait : « Ça va comme vous voulez, les garçons ? » Puis elle ébouriffait doucement les cheveux courts de Léo et disait : « Tu n’es pas vexée, j’espère ? » Léo protestait, pour la forme. En réalité, elle était ravie. » |
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