L’hétérosexisme à la lumière des expériences fems : Pressions normatives, résistances et réitérations

Non-hétérosexuelles, le plus souvent lesbiennes, féminines (fem-inines) et féministes, les fems tendent à s’extraire des homonormes comme des normes hétérosociales alors même qu’elles peuvent sembler correspondre à ces dernières. C’est à partir de vingt-deux entretiens semi-directifs, d’un corpus textuel et d’observations de terrain que cette thèse propose un éclairage sur les personnes s’autodéfinissant comme fems aujourd’hui en France et sur ce qu’elles nous apprennent de ces différents types de normes. Les fems se trouvent dans une tension permanente entre leur aspiration à résister aux normes et le poids des normes majoritaires mais aussi minoritaires, entre la dénaturalisation de la féminité et sa renaturalisation au quotidien.

Fem Féminine Fem-inine Lesbienne Féministe

Soutenance de thèse en sciences de la société, études genre, par Aurélie Chrestian

Dans une première partie, après un point sur les connaissances déjà acquises sur les fems, nous verrons ce que recouvre cette autodéfinition aujourd’hui en France et par quel processus elle est adoptée, avant de conclure sur les figures d’altérité du « Nous » des fems.

Dans une seconde partie, il sera question du poids des normes et de la réitération normative auxquels sont confrontées les fems. Ces dernières sont la cible de différentes formes d’hétérosexisme, qui émanent des outsiders à leurs groupes mais aussi de leurs pairs, et au sujet desquelles elles produisent une critique.

Dans une dernière partie, l’analyse portera sur des résistances (militantisme, sexualité comme terrain de résistance, violence comme arme militante) et des déplacements (micropolitiques du corps, mésusages des genres, antiparastase, femsistering) que les fems mettent en place face à l’hétérosexisme et aux normativités.

Au fil de cette réflexion, les fems nous permettent de considérer l’articulation entre les rapports de sexe, de genre et de sexualité, ainsi que le statut des féminités.

Cette soutenance de thèse se déroulera le mardi 29 septembre 2015, à 14h15, à Genève, à l’Uni Pignon, Salle P S04 (42 boulevard du Pont-d’Arve).

Le jury sera composé de :

Prof. Delphine GARDEY, co-directrice de la thèse, Université de Genève

Prof. Eric FASSIN, co-directeur de la thèse, Université de Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

Mme Lorena PARINI, présidente du jury, Université de Genève

M. Michel BOZON, Institut National de la Recherche Démographique, Paris

Mme Natacha CHETCUTI, Centre de Recherche Sociologique et Politique de Paris, CNRS