Projet « Asile LGBT Genève » : rapport de recherche

Projet « Asile LGBT Genève » : rapport de recherche

rapport_recherche_okLe projet Asile LGBT Genève est un projet de la Coordination asile.ge, en partenariat avec la Fédération genevoise des associations LGBT. Il a débuté en janvier 2016 par une phase de recherche et d’analyse des besoins, qui s’est terminée en septembre 2016. Un rapport présentant les résultats de cette phase de recherche, rédigé par Anne Arvy, coordinatrice du projet, est disponible. Vous pouvez le télécharger ici.

Cette recherche a été menée et ce rapport rédigé par Anne Arvy, pour En-Quêtes– plateforme d’anthropologie. Le travail de recherche a été suivi par un comité de pilotage composé de repésentant.es des associations de la Coordination asile.ge : Marie-Claire Kunz, juriste au CSP et Philippe Klein, psychothérapeute à Appartenances; des associations de la Fédération genevoise des associations LGBT : Marjorie Blanchet, membre du comité de Lestime, Annick Ecuyer, membre du Groupe Trans de 360, et Michaël Hauserman, chargé de projet en santé mentale et chargé de lutte contre l’homophobie à Dialogai ; ainsi que de deux expert.es extérieur.es aux associations : Wissem Khlaifia, réfugié gay, et Mélanie Pétrémont, sociologue spécialiste des études postcoloniales. Un grand merci à elles et à eux pour leur travail!

En 2017, en se basant sur les résultats de cette phase de recherche, des actions seront menées.

Les réfugié.es LGBTI cumulent des facteurs de vulnérabilité liés à leur situation de migration et des facteurs de vulnérabilité liés à leur orientation sexuelle et/ou leur identité de genre (OSIG). Ces facteurs ne s’additionnent pas simplement, mais se conjuguent entre eux pour créer des situations spécifiques de vulnérabilité : les réfugié.es LGBTI vivent dans une insécurité constante, réelle et/ou ressentie qui les pousse à l’invisibilité et à l’auto-exclusion. Ceci entraîne des situations d’isolement social et émotionnel extrêmement fortes, des obstacles à l’accès à certaines ressources (associations asile, communauté LGBTI) et à certains services (juridiques, médicaux, sociaux…), qui créent et maintiennent des situations de fragilité physique, psychique et sociale, renforçant encore l’insécurité objective et subjective des personnes, et obérant leur état de santé ainsi que leurs capacités d’intégration et de participation à la société genevoise.

Les acteurs genevois en charge de leur accueil et accompagnement, institutionnels et associatifs, travaillant sur les questions LGBT ou de migration, ne proposent pas, aujourd’hui, une prise en charge qui permette aux réfugié.es LGBTI de s’affirmer ouvertement comme tels et/ou de répondre correctement à leurs besoins. La prise en charge reste souvent fragmentée et ne permet pas d’appréhender les personnes dans leur globalité. De plus, les rapports de domination de race et/ou de genre qui traversent la société suisse se reproduisent dans ces structures – cadre hétéronormatif et cisnormatif excluant, relations paternalistes et infantilisantes -ce qui a pour effet d’éloignent souvent les réfugié.es LGBTI de ces ressources.

La prise en compte adaptée des besoins spécifiques des réfugié.es LGBTI nécessite d’abord de reconnaître leur situation spécifique de vulnérabilité. Rendre les réfugié.es LGBTI visibles auprès des différents acteurs est la porte d’entrée à leur prise en charge. Celle-ci doit être améliorée pour répondre à leurs besoins et permettre leur accès aux droits et aux services, en toute sécurité. Ceci implique de créer les conditions qui leur permettent de vivre ouvertement leur OSIG, et de favoriser leur participation aux décisions et aux actions qui les concernent afin de mettre en oeuvre des programmes véritablement adaptés.

Plus d’informations sur le projet : http://lgbt.asile.ch